Istanbul est une grande ville de Turquie avec une particularité bien à elle. Elle est étendue sur deux continents. En effet, le côté Ouest d’Istanbul se situe en Europe alors que le côté Est se situe en Asie. Les deux continents sont séparés par le Bosphore, le chenal qui relie la mer Noire à la mer de Marmara. Elle est l’une des villes les plus peuplées d’Europe avec ses 16 millions d’habitants. Istanbul est une ville cosmopolite aux multiples influences culturelles, encrée dans son passé riche, mais se tournant également vers le futur. Sa position stratégique géographique en a fait une ville de choix pour les anciens peuples qui l’ont conquis.
D’abord appartenant à l’Empire romain, elle portait le nom de nouvelle Rome, étant la capitale de l’est de l’Empire en pleine expansion. Renommée Constantinople après l’empereur qui y régnait, on peut encore observer les vestiges de cette période fascinante de l’histoire, tels que Hagia Sophia ou encore, la citerne basilique. Puis ensuite conquis par l’Empire ottoman, ils s’approprient alors les bâtiments de la ville, transformant les églises en mosquée, comme Hagia Sophia. Ils y construisent également plusieurs palais que nous pouvons encore visiter à ce jour. En 1920, la signature du traité de Sèvres met fin à l’Empire ottoman et en 1923, Musafa Kemal Ataturk fonde la République de la Turquie et la capitale est transférée à Ankara. Aujourd’hui, on vient des quatre coins du monde pour découvrir cette ville qui mêle architectures ottomanes, européennes et modernes. Comme cette ville renferme énormément de lieux fascinants à découvrir, il est important de bien planifier son séjour à Istanbul afin d’éviter de perdre du temps dans les transports.
Planifier votre visite
On peut facilement combiner plusieurs sites touristiques en une seule journée avec une bonne planification de son temps. Nous avons personnellement séparé nos journées par quartier afin de bien pouvoir visiter tous les monuments que nous souhaitions voir. À Istanbul, le trafic ralentit souvent la circulation alors si vous utilisez les transports en commun, plus précisément les bus, pour vous déplacer, je vous conseille de partir à l’avance puisqu’ils ont souvent du retard. Par contre, ce n’est pas le cas des tramways, métros et bateaux. Ici, je vais vous donner la méthode que j’utilise pour planifier mes visites dans une grande ville comme Istanbul.
Étape 1:
Recherchez les activités à faire et les sites touristiques à visiter dans la ville ou dans les environs. Chaque fois que vous en voyez un qui vous intéresse, trouvez sa position dans Google Maps. Puis, dans les options qui vous ont offertes en dessous du nom du lieu, cliquez dans : enregistré. Ajoutez-le à vos favoris, puis répétez le même processus pour tous les endroits que vous désirez visiter.
Étape 2:
Ensuite, regroupez-les par petits groupes selon leur localisation. Un petit groupe représente une journée de votre voyage. Selon la durée de la visite ou de l’activité, je vous conseille de ne pas en planifier plus que 3 ou 4 par jour. Sinon, vous allez finir par manquer de temps pour bien profiter du site. Puis, si vous avez trop de regroupement pour le nombre de jours dans lesquels vous êtes dans la ville, vous devez faire des choix et en éliminer certains. Par exemple, Jean-Phillip et moi avions 3 jours complets à passer à Istanbul et nous nous sommes concentrés sur deux ou trois quartiers que nous avons eu la chance de bien visiter en profondeur plutôt qu’essayer de tout voir et de tout faire.
Étape 3:
Organisez votre horaire avec le temps de transport et les délais possibles (comme mentionnés plus haut avec les bus de la ville) pour chaque journée que vous allez passer à visiter. Par exemple, notre première journée regroupait les sites touristiques suivants: le palais de Dolmabahçe, la place Taksim, la rue Istiklal (très photogénique), le musée des illusions et la tour de Galata. Nous avons donc commencé par visiter le site le plus loin de notre hôtel et tranquillement, nous nous approchions de plus en plus en visitant chacun des sites du plus loin au plus proche. Faites-vous un horaire précis avec chaque temps de visite et ce que vous souhaitez. Cette étape peut être aussi vague ou aussi détaillée que vous le souhaitez. J’aime beaucoup planifier d’avance, savoir l’histoire générale de ce que je vais visiter et le temps de visite. Des fois, peut-être même un peu trop… Chacun son style !
Étape 4:
Acheter une passe pour les transports en commun. Selon le nombre de trajets que vous prévoyez faire, il peut être avantageux dans certaines villes de prendre une passe illimitée par jour. Sinon, certaines auront des cartes que vous pourrez remplir avec plusieurs trajets. Si une des deux options mentionnées est disponible, je vous conseille fortement de la prendre. Les billets à usage unique font perdre beaucoup de temps parce qu’il faut les acheter avant chaque trajet et cela peut même vous faire manquer le transport que vous vouliez prendre. De plus, certaines machines fonctionnent mieux que d’autres, alors des fois, ça peut être la galère à essayer d’acheter un billet.
Étape 5:
Une fois sur place, suivez votre horaire comme prévu, mais laissez un peu de place pour les arrêts spontanés. Vous passerez parfois devant une petite boutique que vous avez envie d’aller voir ou encore, un petit café que vous avez envie d’essayer. Parfois, nos plus belles découvertes en voyage sont imprévues. C’est pourquoi j’aime ne pas surcharger mon horaire et me laisser amplement de temps entre les visites pour des arrêts comme cela. Laissez-vous emporter un peu par la magie de la ville et ses petits coins cachés.
Les passes pour économiser
Je fais une petite parenthèse après mon dernier chapitre pour vous parler un peu des passes pour économiser parce que j’aime beaucoup les utiliser personnellement. Nous en avions acheté une lors de notre passage à Las Vegas et avions beaucoup aimé le concept. Il s’agit d’une passe que l’on peut acheter et qui regroupe, la plupart du temps, les entrées des sites les plus touristiques de la ville, des activités populaires ou autres petits extras. Souvent, ces passes auront le nom de carte touristique ou encore, cartes tout inclus. Leur formule est presque toujours la même: soit il offre un nombre d’activités illimité inclut dans la carte sur un nombre de jours limité (par exemple, un jour où on peut faire tout ce dont on a envie dans la passe) ou encore, il offre un nombre limité d’activités sur un nombre illimité de jours (par exemple, tu peux faire 4 activités dans la passe sur un mois). Pour les courts séjours, vous l’aurez compris que l’option un est la meilleure. À Istanbul, nous avons acheté la E-Pass. Elle nous a couté 129 euros par personne pour des activités illimitées sur 3 jours. Voici ce que nous avons fait avec la passe et les économies que nous avons réalisées:
Jour 1:
- Visite guidée du palais de Dolmabahce: 39 euros
- Audio-guide du quartier Taksim: 10 euros
- Visite du musée des illusions: 13 euros
- Visite du musée de cire de Madame Tussaud: 20 euros
- Visite de la tour de Galata: 22 euros
Jour 2:
- Visite guidée de Hagia Sophia: 14 euros
- Visite guidée de la Mosquée Bleue: 10 euros
- Tour explicatif sur la confection des tapis turcs: 10 euros
- Visite guidée de la citerne basilique: 22 euros
- Spectacle des derviches tourneurs: 18 euros
Jour 3:
- Visite guidée du marché des épices avec dégustation et de la mosquée Rustem Pasha: 10 euros
- Visite du palais de Toptaki: 32 euros
- Souper-croisière sur le Bosphore: 35 euros
Nous avons, au final, économisé plus de la moitié du prix des activités. Nous aurions dépensé sans la passe, plus de 255 euros par personne pour visiter toutes ses attractions. Nos économies s’élèvent à 126 euros, ce qui fait un total d’environ 185 dollars canadien. À deux, la facture monte vite et cela permet de se payer, par exemple, un restaurant un peu plus fancy ou un hôtel mieux situé !
Les attractions incontournables
Le palais Dolmabahçe
Celui-ci a été la résidence du sultan de 1853 à 1922. Un sultan est celui qui a le pouvoir suprême sur son peuple. Le palais a une superficie de 45 000 m² et comporte 285 pièces, 44 salles, 6 hammams et 68 salles de bains. Sa valeur est aujourd’hui estimée à 2,2 billiards de dollars. Il comporte également le plus grand lustre en Crystal au monde. L’opulence de ce palais est à couper le souffle. Nous visiterons les bureaux administratifs et les salles officielles dans le Selamlik et la résidence privée interdite, à l’époque, à tout visiteur, le Harem. Comme la richesse des palais servaient à impressionner les visiteurs, la résidence privée est beaucoup moins impressionnante que les bureaux officiels de l’empire.
La place Taksim et l’avenue Istiklal
Taksim est un quartier animé consacré à la vie nocturne, au shopping et aux restaurants. La place Taksim est lieu de prédilection pour les événements publics et point de départ de notre audioguide. L’avenue Istiklal, la rue la plus emblématique d’Istanbul avec son tramway rouge qui longe la rue, abrite des boutiques, galeries d’art, cinémas, théâtres, bibliothèques, cafés, pubs et restaurants.
La tour de Galata
Datant de 1348, cette construction médiévale a eu plusieurs fonctions dans l’histoire. D’abord un phare, elle fût transformée en un poste d’observation sous l’Empire ottomane. Ensuite, elle servit de prison, puis de tour d’observation astronomique. Elle est aujourd’hui un musée et aussi, un point d’observation parfaitement situé pour admirer Istanbul sous un autre angle. Sa hauteur, de seulement 61 mètres, n’est pas si importante. Ce sont le diamètre et la largeur de ses murs qui sont véritablement frappants.
Hagia Sophia
D’abord une église sous l’Empire romain, elle fût convertie en mosquée sous l’Empire ottoman. Par contre, ceux-ci n’ont pas retiré toutes les fresques catholiques dans l’église. Ils ont recouvert certains avec d’autres pierres. Ainsi, lorsque l’église a été converti en musée, toutes les pierres cachant les symboles catholiques ont été retiré pour pouvoir être admirer dans toute sa splendeur. Il y a 3 ans, le musée est reconverti en mosquée et aujourd’hui, les symboles catholiques sont partiellement cachés par des rideaux. Il est tout de même possible d’observer certaines mosaïques laissées à découvert et le mélange des deux cultures.
La Mosquée Bleue
La mosquée bleue est une des mosquées historiques les plus impressionnantes du monde et reconnue pour sa céramique bleue (plus de 20 000 tuiles) qui orne les murs intérieurs, le bleu étant un signe de royauté. L’éclairage particulier de la mosquée est dû à ses 200 vitraux et aux lustres suspendus au plafond. Elle a été construite dans le but de rivaliser avec la Hagia Sophia, auparavant construit par les romains. Elle démontrait, à l’époque, que les architectes ottomans n’avaient rien à envier à leurs prédécesseurs chrétiens.
La citerne Basilique
Construit pendant l’Empire romain, ce palais souterrain contenait les réserves d’eau pour alimenter la ville. Aujourd’hui, on peut se promener à travers ces magnifiques colonnes sculptées à la main grâce à sa passerelle qui surplombe l’eau. L’endroit a définitivement des airs mythiques avec les jeux de lumières et le son de l’eau qui coule depuis le plafond. Les fans de James Bond trouveront ce site très familier, ayant été utilisé pour tourner des scènes de film.
Les derviches tourneurs
Cette cérémonie traditionnelle turque permet à ceux qui y participent de se rapprocher de dieu de façon intime. Tous les gestes de cette danse ont une signification religieuse musulmane, de la position du corps, aux salutations en passant par la musique. Puis, l’apogée du spectacle se produit lorsque les danseurs tournent sur eux-mêmes. Les danseurs sont presque en transe lors de ce moment, les yeux fermés, une main tournée vers Dieu pour recevoir sa parole et une main tournée vers la terre pour se connecter à l’univers. La cérémonie est envoutante et d’une grande poésie.
Les différents bazaars
Lors d’un voyage à Istanbul, il est impossible de ne pas passer par un “Bazaar”, qui signifie marché. C’est le meilleur endroit où trouver des objets en tout genre, mais surtout de merveilleux souvenirs, de la nourriture, des vêtements, des bijoux, des accessoires et des bonnes affaires ! Le plus populaire et le plus touristique est le Grand Bazaar d’Istanbul, mais sachez que ce n’est pas le seul marché intéressant à visiter à Istanbul. Il est également possible de visiter le marché des épices, le marché Arasta, le marché égyptien et plusieurs autres…
Nos conseils
- Faites une croisière sur le Bosphore. Cette manière de découvrir Istanbul a été notre préférée, de jour comme de soir.
- Magasinez et négociez ! Certains plats dans les restaurants ou les cafés seront jusqu’à deux fois plus chers selon l’emplacement et la proximité avec les sites touristiques. Par exemple, un vendeur de crème glacée à un coin de rue pourrait vendre ces produits 100 liras (monnaie locale) par cornet, alors qu’un autre, un peu plus loin, les vendra 50 liras. Informez-vous sur les prix moyens des produits avant d’acheter pour éviter les attrapes touristes.
- Les turcs, pour la majorité, ne parlent qu’un anglais très limité. Et quand je dis très limité, je n’exagère pas. Google traduction nous a sauvé la vie plusieurs fois parce que nous n’étions pas capables de communiquer avec les locaux. Cela inclut même ceux qui travaillent dans le touriste, comme les serveurs de restaurant ou les commis d’hôtel. Les seuls qui parlent extrêmement bien anglais étaient nos guides. De simples commandes, comme demander du beurre pour son pain, peuvent être compliquées ici sans traducteur. Apprenez quelques mots turcs, cela vous aidera un peu avec la barrière de la langue.
- Istanbul est une ville riche en histoire et il est plus facile de comprendre tout le sens de cette ville lorsqu’on connaît son passé. Faites des petites recherches avant de partir, cela vous aidera à mieux comprendre tous les sites historiques que vous pouvez visiter à Istanbul et même, dans toute la Turquie.
- Les aéroports sont très loin de la ville (presque 2 h 00 de route). Prévoyez amplement de temps entre le départ de votre hôtel et votre vol pour être sur de ne pas le rater à cause du trafic.
Le saviez-vous ?
En Turquie, on compte un nombre impressionnant de chats errants. Par contre, tous sont bien nourris par les locaux et particulièrement affectueux avec les humains. Nous n’avons jamais vu un chat maigre dans le pays. Certains habitants construisent même des cabanes pour les chats errants et les nourrissent chaque jour. La ville prend également des initiatives pour améliorer la qualité de vie de ceux-ci. En effet, il y a des machines que l’on peut insérer de l’argent et cela fait tomber de la nourriture pour chats dans un bac qui permet de nourrir les petites bêtes poilues du quartier. Quelle belle idée ! Certaines de mes recherches relèvent que les chats seraient grandement respectés dans la religion musulmane, alors que d’autres disent que cela n’a pas de lien avec le fait que les gens prennent soin de ceux-ci… Quoi qu’il en soit, ici, contrairement aux autres pays, il n’est pas mal vu de nourrir les animaux errants, au contraire !
