On vient de mettre les pieds sur le sol africain. J’ai l’anxiété dans le tapis, des scénarios plein la tête, qu’est-ce qui m’attend de l’autre côté de cette douane… Les questions se bousculent dans ma tête parce que l’Afrique, c’est l’inconnu complet. Un homme nous accueille à l’aéroport à notre demande. Sur les routes mal éclairées, on a du mal à se repérer. La température est fraîche et la nuit est sombre. Notre chauffeur nous dit qu’à notre gauche se trouve le parc national de Nairobi. J’imagine déjà les animaux qui doivent s’y trouver: girafes, éléphants, lions, zèbres, singes… L’excitation monte à l’idée de tout voir ce qui se trouve dans ce paradis animalier. Cela devra attendre parce qu’il est l’heure de dormir, même si nous ne sommes pas très fatigués à cause du décalage horaire. Nous arrivons à notre écolodge dans le noir, nous ne distinguons pas la nature qui nous entoure. Nous ne voyons que les installations qui sont éclairées par des petites lumières. Par contre, une fois dans le lit, nous tombons comme des roches.
C’est le lendemain que l’endroit nous révèlera son charme. Au matin, nous nous rendons au restaurant pour déjeuner et on constate vraiment toute la beauté du site. Depuis le balcon du restaurant, nous pouvons admirer la piscine bordée d’un petit étang entouré de végétations exotiques. Des arbres, des fleurs, des plantes, des petits oiseaux, nous en prenons pleins la vue. L’endroit me remplit d’un grand calme et je me sens sereine pour la première fois depuis que nous avons décollé de Montréal. Cet endroit est la parfaite introduction à notre voyage et nous profitons de cette journée pour en apprendre plus sur la culture et les traditions kényanes.
Nous visitons le musée de Bomas et nous nous perdons à travers ce labyrinthe de hutte traditionnelle. Nous sommes impressionnés par l’ingéniosité des tribus et les techniques qu’ils utilisent pour fabriquer leur maison. Pendant notre visite, nous nous arrêtons subitement. En effet, un sanglier et ses deux bébés sont tranquillement en train de manger à 50 pieds de nous. Les bébés s’amusent à se battre pendant que maman fait des réserves de nourriture. Nous sommes intimidés par cette bête imposante, nous prenons nos distances. Nous sommes fascinés par le spectacle. Au fur et à mesure qu’ils s’éloignent et poursuivent leur chemin, nous continuons la visite pour nous rendre au pavillon central pour des démonstrations de danses traditionnelles.
Les tambours résonnent dans l’agora et les danseurs se donnent à coeur joie. Dans la salle, presque tous les spectateurs sont les enfants des écoles avoisinantes. Certains sont très curieux de voir deux petits blonds aux yeux clairs. Ils nous regardent presque plus qu’ils regardent les performances, ils nous font des saluts. On rit. Mais malgré l’énergie que dégagent les danseurs, la nôtre baisse à vue d’oeil. Nous avons vraiment le décalage horaire dans le corps. Et le fait que nous n’avons pas dîner n’aide pas notre cause. Nous apprenons finalement que nous pouvons manger sur place. Merveilleux ! On commande la recommandation du serveur, Mnofu wa nyama, un filet de boeuf au poivre avec des accompagnements d’ugali (purée de mais) et de chapati (crêpes de farine). Nous nous régalons et cela nous donne l’énergie pour finir la journée. Nous retournons à l’hôtel nous prélasser devant la piscine avant notre safari qui commence demain. On a hâte, on a hâte, on a hâte !! Par contre, vers 21 heures, mon ventre commence à faire des siennes. Eh oui, moins de 24 heures dans le pays et je suis déjà malade. La nuit va être longue, surtout que dans notre hébergement, les toilettes sont partagées et à une centaine de mètres de la chambre. Bienvenue en Afrique, Roxanne !